CPM 02/05/10 - Freinage

FlatFab a écrit:Dimanche 2 mai 2010 avait lieu le premier CPM de la Casim 75 consacré à un sujet cher aux motards : le freinage.

Le site d'entraînement "habituel" des premiers mois n'étant plus disponible et dans l'attente d'en trouver un autre de façon régulière, nous avons exceptionnellement eu recours au site de la société Allomat, dans laquelle travaille notre secrétaire Maxime, avec l'aimable autorisation de son patron - que nous remercions.

La journée a commencé par un petit déjeuner improvisé dans le réfectoire de l'entreprise, c'est-à-dire un bâtiment préfabriqué de type Algeco, aménagé en cantine avec une table en "U", des chaises, un four micro-ondes, un réfrigérateur, une cafetière...

C'était assez pour suffire à notre bonheur et pour asseoir la douzaine de participants.

Cette faible affluence s'explique par la date du cours, qui se tenait le dernier dimanche des vacances de printemps pour la zone Ile-de-France.
De plus, une importante délégation de la Casim 75 avait participé la veille à un déplacement groupé sur le site de Vatry (Marne) et la plupart des participants du samedi avait déclaré forfait pour le dimanche.

Certains sont quand même venus les deux jours consécutifs, dont le formateur Fabien.
Premiers échanges informels autour du thème du jour, l'occasion de changer quelques idées reçues et d'expliquer les fondamentaux physiques du freinage à moto.

Après présentation du programme de la journée, tous en selle pour le premier exercice.

Sur une ligne droite d'environ 150 mètres, chacun passe plusieurs fois entre deux plots à une vitesse stabilisée de 50 km/h. Au passage de la porte, renforcé d'un coup de sifflet, freinage maximal selon la méthode de freinage appuyé (mais pas d'urgence) donnée lors du cours théorique.
Des plots disposés tous les cinq mètres permettent de mesurer la distance d'arrêt et la progression des stagiaires.
Après chaque passage, debriefing individuel avec le formateur pour améliorer ce qui peut l'être.
Au bout de quatre passages, la progression est flagrante, certains ont divisé leur distance d'arrêt par deux...

L'exercice suivant reprend les mêmes fondamentaux, mais avec un freinage réellement d'urgence, déclenché de façon aléatoire par un coup de sifflet.
On perçoit sur cet exercice l'importance du temps de réaction et le rôle de l'élément de surprise. Certains stagiaires s'attendaient à entendre le coup de sifflet plus tôt ou plus tard. A certains moments, afin de créer un stimulus visuel plus percutant, le formateur traversait la piste d'exercice en courant ou faisait mine de se jeter devant la moto.
Là encore, les stagiaires ont pu mesurer leur progression et notamment leur capacité à "attaquer" de plus en plus fort le frein dès l'entame du freinage, alors qu'ils hésitaient initialement à "freiner fort" de peur de bloquer la roue avant.

Ces exercices de prise en main et de mise en confiance ont été ternis par une chute.
Arthur a trop serré le levier de frein de sa 600 Thundercat, provoquant à la fois un blocage de roue avant et une traction sur le guidon droit qui a envoyé sa moto direct au tapis côté gauche.
Pas de dommage physique, mais de la casse, avec une coque arrière trouée et un carter d'alternateur fendu.

Après un déjeuner sous forme de pique-nique, dans le réfectoire pour les uns, dehors au soleil pour les autres, les exercices se sont enchaînés tout au long de l'après-midi.

Mis en confiance par les exercices en ligne droite du matin, les stagiaires ont ensuite travaillé leur freinage en virage.

Le premier entraînement consistait à apprendre à entrer en virage sur l'angle pour ensuite relever la moto afin de freiner fort et droit en cas d'obstacle sur la chaussée.
Le deuxième leur a appris à savoir passer, moto sur l'angle, sur un obstacle (une planche) entraînant une brève perte d'adhérence consécutive (mais pas simultanée) des deux roues, d'abord sans freiner, puis en freinant de l'arrière, puis (pour certains) en freinage - évitement.
Le troisième consistait à savoir freiner de l'arrière pour "rattraper" un virage attaqué trop fort ou dont la courbure se referme.

Lors d'une pause, Fabien a proposé aux stagiaires d'essayer une R1200GS modèle 2010 afin de comparer les performances de freinage de leur propre moto avec ce qui se fait de mieux dans la technologie actuelle de freinage.
Sur la R1200GS dernier modèle, prêtée par BMW Motorrad France, les stagiaires ont pu apprécier l'apport d'un freinage couplé avec ABS, avec suspensions anti-plongée Telelever et Paralever, sur une moto dotée de plaquettes de freins neuves sur pneus récents et bien gonflés.

Cet essai a été l'occasion d'enfin voir la Lumière pour nombre de Casimirs.
Daphnis : "Fabien, j'ai fait une connerie... J'ai essayé la GS !"
Laurent : "Je suis amoureux..."
Caroline : "Je revends la FJ, je veux celle-là !"
Maxime : "Si je l'avais essayée avant, je n'aurais peut-être pas pris la K1300S"
Muriel (passagère derrière Maxime en wheeling) : "Mamaaaaaannnnn !!"

Maxime a été chargé de négocier les conditions d'une commande groupée de R1200GS.

Le dernier exercice sur bitume a fait travailler les stagiaires sur le freinage - évitement, avec l'exercice de la baïonnette.
Premier passage à 30 km/h où l'évitement était possible sans freiner.
Deuxième passage à 35 km/h avec freinage, puis évitement.
Troisième passage à 40 km/h avec freinage constant de l'arrière pendant l'évitement.

La journée s'est terminée sur un exercice de freinage sur surface à faible adhérence, en l'occurrence sur un bitume défoncé, poussiéreux et caillouteux.
Les stagiaires pouvaient passer avec leur propre moto, avec la Kawasaki ER-5 de la Casim (freinage mono-disque sans ABS) ou avec la R1200GS (double disque avec ABS).
Ils ont pu éprouver l'intérêt de l'ABS dans ce type de situation.

Muriel, avec sa CBF 125 qui cumule tous les facteurs de mauvais freinage (simple disque, pas d'ABS, pneus étroits et durs, fourche de petit diamètre), en a éprouvé les limites. Après une journée marquée par une belle progression dans sa maîtrise du freinage, elle n'a pas su relâcher le levier sur un blocage de roue avant sur les cailloux et s'est retrouvée par terre.
Là encore, la moto a fait preuve d'une belle résistance, pas de casse à déplorer.
Pas de blessures non plus, mais le casque a bien tapé...
Cela tombe bien, Muriel vient d'en acheter un neuf !

La journée s'est conclue sur une longue réunion du bureau de la Casim 75.

Prochain cours : dimanche 23 mai pour la conduite en virages.